mardi 13 mars 2012

La trilogie des elfes, l'intégrale, de Jean-Louis Fetjaine

Il y a bien longtemps, avant même Merlin et le roi Arthur, le monde n'était qu'une sombre forêt peuplée d'elfes et de races étranges dont nous avons aujourd'hui perdu jusqu'au souvenir. Dans ces temps anciens, les elfes étaient un peuple puissant et redouté des hommes. Voici le récit de leurs dernières heures, depuis la rencontre du chevalier Uter et de Lliane, la reine des elfes. L'histoire d'une trahison et de la chute de tout un monde, d'un combat désespéré et d'un amour impossible. 





Pour ceux qui suivent un peu mes chroniques, il est assez rare que je n'aime pas un livre, que je n'y trouve pas au moins quelques qualités, ou que je ne concède pas de ne pas être le public visé pour ce livre. Rare mais pas impossible. Et je dois vous prévenir que je ne vais pas être gentille avec cette trilogie.

Tout est de la faute du premier tome, Le Crépuscule des elfes. S'il avait été un tant soit peu différent nul doute que mon ressenti sur cette série n'aurait pas été le même. Et pour mieux vous en parlez voici de quoi ne pas vous gâcher la lecture :

Spoiler alerte : Moyenne (se concentre surtout sur le premier tome)

Comme je le disais, mon ressenti global sur cette trilogie est principalement dû au premier tome. J'étais pourtant partie sans a priori, ouverte à ce mélange surprenant de créatures fantastiques et de légende Arthurienne, prête à partir à l'aventure pour découvrir ce nouvel univers. Déjà, cela commence très mal,car on sait dès les premières pages que ça va mal se finir pour les elfes et les nains. Alors commencer la découverte d'un monde sur une note pessimiste et plutôt déprimante, très peu pour moi. Mais, soit soyons bon joueur et admettons que cela donne une ambiance particulière à la trilogie, en demi-teinte et un peu mélancolique.

Alors passons directement aux gros reproches que je lui fais :

- Le premier tome parle d'objets de puissance
- Le premier tome met en scène une compagnie d'elfes, de nains et d'hommes
- Le premier tome les envoie en quête sur l'ordre d'un Grand Conseil
- Le premier tome parle aussi d'un ennemi Dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom qui vit dans un pays noir, et dont l'armée est formée de gobelins et de monstres tous aussi noirs

Vous le voyez venir le truc ou pas ?

- A un moment, le premier tome fait passer la compagnie dans des souterrains secrets sous les collines et creusés par les nains pour éviter de tomber dans le pays noir
- Dans ses tunnels, ils finissent seuls fassent à une armée de gobelins
- Et ils arrivent à s'en sortir quand un truc s'effondre...
- ... Mais celui qui a fait s'effondrer le truc ne s'en sort pas et les autres doivent continuer sans lui (en plus il possédait une magie puissante).

Mouais...la ressemblance était tellement flagrante que j'ai eu beaucoup de mal à le finir. Si je n'avais pas été dans le train, nul doute que je l'aurai mis en pause ad vitam eternam. Alors je sais que c'était un premier tome pour poser le contexte l'univers et les relations entre les personnages, mais de un, ça fait long pour poser le contexte, et de deux la légende Arthurienne est presque inexistante ... Donc j'étais passablement énervée et déçue à la fin de ce tome un.

Mais voilà, le premier tome finit sur un je-ne-sais-quoi qui donne envie de savoir ce qui se passe après. Et puis j'étais toujours dans le train, alors autant continuer pendant qu'il était a porté de mains, car je n'aime pas abandonner une lecture et je savais qu'une fois posé chez moi, c'était fini pour lui.

Donc bon, j'ai continué... Et j'ai bien fait parce qu'après ça devient vachement mieux... même si on pourrait encore faire quelques parallèles avec Le Seigneur des Anneaux. L'auteur a de très bonnes idées pour mélanger les deux univers et faire coïncider les évènements de la légende Arthurienne, il sait également comment nous compter son histoire sans que l'on devine les évènements, et puis on finit par s'attacher à cette histoire et aux personnages... Donc les deux tomes suivants relèvent nettement le niveau et répondent à la curiosité que j'avais en ouvrant ce livre. 

Deux gros hic cependant : Arthur doit avoir un an quand cette trilogie se finit... L'auteur a mis tous les éléments en place pour que la Légende commence : épée dans la roche, quête du Graal, table ronde, chevaliers, Avalon et tutti quanti, mais le livre s'arrête juste avant que la légende commence. Dommage pour moi et mes envies Arthuriennes. Là j'ai plus eu une lecture Uterienne (du père d'Arthur donc). 
Deuxième gros hic pour moi : l'auteur place clairement son  histoire dans une époque médiévale, et il doit si connaitre vu les détails dont le livre regorge. Il a d'ailleurs dû choisir la version de Chrétien de Troyes comme source, mais pour moi la légende Arthurienne se place autour du Vème siècle. Et c'est d'autant plus dommageable qu'à la lecture du premier tome je pensais être dans une époque pré-médiévale mais que les deuxième et troisième tomes se passent clairement au Moyen-Age (avec des elfes et des nains en plus). Faire un bond de 500 ans alors qu'il a une ellipse juste de quelques mois entre les deux récits c'est assez troublant.

Malgré tout (soit les deux hic, les petits parallèles avec Tolkien, et l'ambiance morose) j'ai passé plutôt un bon moment à la lecture de ces deux tomes. Alors on pourrait penser, avec deux livres sur trois, que la lecture fut plutôt bonne. Mais non, les fautes du premier tome sont tellement impardonnables, qu'au final il me reste un gout assez amer dans la bouche et une impression générale très maussade. En fait j'aurai aimé une trilogie qui commence au tome 2, se prolonge au tome 3 et finit avec un tome 4 racontant la vie d'Arthur. Là j'aurai déjà eu plus de chance d'aimer cette histoire.

Dommage, mais le rendez-vous a été manqué pour moi. Je remercie toutefois Melisende pour cette lecture, qui me l'a offert, et qui m'a donc permis de découvrir ce livre.