Simple dit "oh, oh, le vilain mot" quand Kléber, son frère, jure et peste. Il dit "j'aime personne, ici" quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois ans d'âge mental. Kléber, lui est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple.
Simple a un autre ami que son frère; C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule.
Rien n'est simple, non, dans al vie de Simple et de Kléber. Mais le jour où Kléber à l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.
Pour mon anniversaire, Heclea m'a offert ce livre, et si vous connaissez un peu la miss, ça ne devrait pas vous surprendre, vu qu'elle l'offre à tout le monde. Et elle a bien raison d'ailleurs car c'est un petit bijou sur papier ce roman.
Ici tout est dans le style et dans les personnages. Pas d'actions aux multiples rebondissements, pas de manipulations à tire-larigot, pas d'épopée nous transportant d'un bout à l'autre de la planète, juste un petit bout d'une tranche de vie de deux frères. Deux frères un peu particuliers certes, mais juste de frères, avec leur moment de tendresses et leur moment de discordance, leur moment de complicité et leur moment de désaccords.
La grande force de ce livres, ce sont les personnages. Et quels personnages ! Le plus marquant est Simple, tellement jeune et tellement mature à la fois. Comme un enfant, il ne s'encombre pas de conventions sociales, et dit ce qu'il pense au moment où il le pense. Terriblement observateur, Simple va mettre le doigt sur les relations et les choses que nul n'ose dire et les jeter au nez de tous. Simple est terriblement attachant, et mon instinct maternel s'est réveillé à son contact. On a envie de le câliner et de jouer avec lui. Mais les autres personnages sont également touchants à leur manière. Plus adultes, ils ont des réflexions qui donnent parfois envie de les gifler mais tous, ou presque, s'attachent à Simple et s'adoucissent à son contact. La seule personne mûre qui se comporte toujours bien envers Simple est Zahra et je crois que c'est pour ça que j'aime beaucoup ce personnage. Même Kélber a parfois des paroles peu agréables envers son frère. Et puis on s'aperçoit vite que les personnes les plus intelligentes ne sont pas celles qui font les plus hautes études. En tout cas, ils sont terriblement humains, et c'est ça qui les rends si passionnants.
Le style est juste une petite merveille. L'auteur a une plume tellement douce, sensible, intelligente, fluide et véritable qu'il est difficile de ne pas vouloir lire d'un bout à l'autre ce livre. Elle arrive à réveiller chez nous une corde sensible qui nous fait totalement adhérer à ses personnages et son histoire. Elle décrit si justement les sentiments humains qu'elle arrive à conquérir tous ces lecteurs. Et même si elle parle d'un sujet peu facile à aborder, elle le fait avec une telle justesse et sensibilité que cela passe tout naturellement.
Ah, me voilà faisant partie des fan de Marie-Aude Murail, et j'espère pouvoir l'apercevoir le 4 décembre prochain au salon du livre de Montreuil.
En tout cas, un gros merci à Heclea qui m'a offert ce livre : tu as atteint ton but !
4 commentaires:
Je suis super contente que tu ais aimé, c'est vrai que je l'offre pas mal, mais je trouve que c'est un tel bijou... ;)
On croise les doigts pour le 4 décembre maintenant !
Ah voui, je l'ai po encore celui là! :D Encore un avis très encourageant!
Ca a l'air fort sympathique!
J'ai ADORE aussi !
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