jeudi 30 septembre 2010

E=mc², mon amour, de Patrick Cauvin


Elle vient de Tuscon, USA, mais est au lycée français à Paris. Il a grandit dans la banlieue de la capitale et ne cherche pas vraiment à voir ailleurs.

Il passe en douce dans le cinéma pour voir les films d'Humphrey Bogart et Greta Garbo, elle se passionne pour le théorème de Lobatchevsky.

Elle vit dans le XVIème arrondissement de Paris et lui est un vrai titi de banlieue.

Ils sont tous les deux surdoués et blasés par les gens qui les entourent. Mais ils vont se rencontrer un jour de pluie alors que leurs mères sont en cure et ne vont plus vouloir ce quitter.

Ils ont à peine onze printemps chacun mais viennent déjà de rencontrer le grand amour.



Oh mon dieu, je suis tombée amoureuse !

Je suis tombée amoureuse de ce petit bout d'homme et ce petit bout de femme, si matures, si drôles, si touchants, si attendrissants, si ...
Ils ont juste onze ans, mais ont tout compris de ce que la vie pouvait leur offrir. Leur histoire est si belle, si simple, si vraie, si pure, si ...
Mon dieu, que ce livre est incroyable ! Je n'arrive même pas à faire une chronique digne de ce nom, tellement j'ai envie de louer cette oeuvre !

Bon aller, un peu de calme et reprenons les bonnes habitudes !

Les personnages tout d'abord. On suit l'histoire de Lauren et Daniel, nos deux surdoués de onze ans. Ce sont deux personnages très fouillés et très complexes. Bien que tous les deux surdoués, chacun à sa personnalité propre, qui est un résultat de leur milieu, de leur environnement mais aussi de leurs loisirs. L'auteur a vraiment créé des personnages réalistes qui aurait leur place dans leur quartier respectif. Enfin, dans des quartiers fantasmés. Mais nos deux héros sont aussi un savant mélange entre pré-adolescence et maturité. Parce qu'il comprennent tout plus facilement que tout le monde, ils ont déjà un regard adulte sur certaines choses, mais, ils peuvent aussi avoir des réactions d'enfants qui découvrent l'amour pour la première fois. Ils se complètent parfaitement l'un l'autre, se comprennent et forment tout simplement un couple adorable. J'adore quand Lauren voit Daniel et l'appelle "mon homme" !
Mais ce ne sont pas les seuls personnages, et bien que les autres soient moins développés, ils ne sont pas moins intéressants. Entre le père de Daniel qui dialogue avec le présentateur tv, la mère de Lauren qui ne pense qu'aux convenances mondaines, ou encore Londet, meilleur ami de Daniel et fan de cinéma porno à onze ans. Ils forment un joyeux florilège ! Mais mon préféré reste papy Julius, mythomane invétéré, qui affirme avoir vu le monde entier, mais qui sort de son département pour la première fois à 84 ans ! Un joyeux florilège, vous dis-je !

L'histoire ensuite. On suit donc la romance de Lauren et Daniel, ou comment deux gamins de onze ans arrivent à se voir malgré tout. Comment plus le temps passe, moins ils ont envie de se quitter. Mais c'est aussi l'histoire du mélange des genres : comment l'un va influencer l'autre et inversement. Comment l'un complète l'autre tout simplement ! Je ne vous en dirai pas plus, car cette histoire est une petite merveille que l'on doit découvrir soi-même.

Enfin le style. Là, je ne pourrais pas me prononcer. En fait, le style sert tellement bien l'histoire que je suis incapable de vous le décrire. Si quelqu'un me demande "il écrit comment Patrick Cauvin ?" je serais très embêtée pour répondre ! Je vous explique : le récit passe d'un personnage à l'autre, car c'est à travers Lauren et Daniel que l'on vit cette histoire, et pour chaque personnage l'auteur utilise un style bien précis. Au début du livre, on sait très précisément qui de Lauren ou de Daniel prend la parole. C'est assez simple en fait, Daniel utilise beaucoup d'argot parisien et de tournures de phrases simples, alors que Lauren parsème son récit de vers de Racine généralement (ou de son invention) et fait des phrases plus complexes. Attention, que ça soit bien clair, ça n'est jamais lourd, ampoulé, indigeste, que ce soit pour l'un ou pour l'autre. Non, le style est simple, clair, direct, mais on différencie bien les deux personnages. Et puis, une fois qu'il n'arrivent plus à se lâcher, le style devient un joyeux mélange entre les deux, si bien que l'on n'arrive plus à reconnaître qui parle : Lauren commence à caser de l'argot un peu partout et Daniel compose ses propres vers. En fait, le style est un reflet exact de cette histoire d'amour car plus le temps passe, mieux les deux univers se mélangent pour donner un tout un peu en marge, un peu naïf mais tellement beau.

Allez quelques phrases pour vous donner envie :

Profite, petit, profite, elle est là encore, pour si peu de temps, si peu que je ne veux pas savoir combien ... Mais comment fait-on en cinq minutes pour emporter vivante une femme dans sa mémoire ?

Mature, naïf, si simple et tellement beau, vous dis-je !

Oui, cette semaine je suis tombée amoureuse, et je remercie grandement Livraddict et Livre de Poche pour ça ! Un vrai coup coeur pour cette rentrée !


Allez, E=mc², mes amours !



P.S : j'ai vraiment rien compris à leur jeu moi !


8 commentaires:

heclea a dit…

Quel magnifique billet qui sait si bien donner envie !

Cécile a dit…

Mon dieu que ce billet donne envie ! Bravo bravo bravo ! Et dire que j'étais dans une librairie toute à l'heure ! Zut ! Je me le note ! MERCI !!!

Aily a dit…

Rooh arrêtez les filles, après je vais croire que j'écris bien ...

Mais sinon c'est une petite bulle d'amour ce livre !

Nathalie a dit…

Je partage ton avis ! J'ai lu ce livre il y a trèèèèès longtemps, et j'en suis tombée amoureuse moi aussi ! Leurs dialogues surtout sont épatants, leur rencontre sous la pluie, leur premier baiser... Je me souviens de tout ça alors que j'ai perdu ce livre il y a des années, mais je l'avais tellement lu avant que je n'ai rien oublié :D

Au cas où, Cauvin a écrit une suite, longtemps après : Pythagore je t'adore. C'est moins touchant mais sympa quand même.

Elora a dit…

Voici un livre qu'on m'a conseillé plus d'une fois... Et si je tentais ?

Aily a dit…

@ Elora : franchement tu risques pas grand chose ! :p

Lyra Sullyvan a dit…

Maintenant, tu vas lire "Pythagore, je t'adore !" et que ça saute ! :P

J'avais adoré ces deux bouquins de Cauvin, frais, et très réalistes !
J'ai été peinée d'apprendre son décès à mon retour de vacances cet été..

Aily a dit…

@ Lyra : tu me l'offres ?